C’est une expérience vraiment particulière que nous avons vécu pour notre dernière séance avec le dispositif “Ecole et cinéma”. Nous avons assisté à la projection de l’adaptation du conte éponyme de Madame Leprince de Beaumont par Jean Cocteau, en 1946. Si beaucoup d’entre nous connaissent l’histoire par l’adaptation de Walt Disney, ou encore celle plus récente, nous nous sommes laissés porter par ce récit d’un autre temps. Juste après la Deuxième Guerre mondiale, Jean Marais a proposé à Jean Cocteau de faire un film qui se baserait sur deux œuvres du XVIIe siècle et XVIIIe siècle. L’une, dont le titre et la majeure partie du contenu narratif, est le conte de fées de Madame Leprince de Beaumont publié en 1757 et que Cocteau avait déjà pensé avant la guerre à adapter. La seconde source narrative du film est aussi un conte de fées : “La Chatte blanche” de Madame Marie-Catherine d’Aulnoy, publié quelques décennies auparavant. De ce conte, un seul motif évocateur se trouve dans le film : les domestiques, ayant été transformés par magie, en sont réduits à leur seuls bras et mains, encore prêts à servir. Cocteau a trouvé l’idée excellente : non seulement elle coïncidait avec les rêves qu’il avait eus dans son enfance, mais elle lui offrait une nouvelle possibilité cinématographique : mettre en scène des contes de fées. Et c’est avec cette adaptation que nous avons découvert les spécificités d’un genre de cinéma : le conte merveilleux.